�J’attaquai ces gravures par tous les plans, d’abord le plus inattendus pour elles, le passage par la connaissance du terrain, c’est-�-dire l’historique de la Maison Levanneur (ancien atelier de jeunesse de Derain et Vlaminck), la situation du nouveau Centre de la gravure et de l’art imprim�, son pass� r�cent, les contingences culturelles, politiques et �conomiques (o� je fus surpris d’apprendre que le Minist�re de la Culture souhaitait que ce nouveau centre d’art contemporain, � peine entrouvert, montre des gravures de Derain, pour du contemporain c’�tait du contemporain), son fonctionnement li� � l’atelier du sous-sol, o� une grande presse � graver attend les artistes de pied ferme. Puis enfin, l’historique de la gravure, de l’estampe, de l’art imprim�_¹. Et dans ma f�cheuse manie de vouloir rendre service, je proposai � la directrice du Centre, de parler de gravure en la pratiquant � ma fa�on, de pr�senter celles de Derain, tout en apportant mon point de vue sur le d�bat artistique du moment en France.
L’exposition commen�ait au rez-de-chaus�e par �Les gravures in�dites sur l’h�b�tude moderne�, puis continuait au 1^er �tage, salle audiovisuel, par un Dispostif audio-visuel sur PowerBook : �Andr� Derain en noir et en blanc, Dialogue en double aveugle�, puis par �Les Gros mots, Gravures in�dites sur l’inqui�tude moderne� de la salle suivante, et finissait �De la reproduction � l’œuvre avec deux vitrines au centre de cette m�me salle, faisant dans la premi�re, une pr�sentation encombr�e, voir kitsch, de l’œuvre grav�e d’Andr� Derain pour l’�dition, ensemble de livres parfois ouverts, parfois ferm�s, plus quelques gravures barr�es (pr�t la Biblioth�que Nationale), et montrant dans la seconde, de mani�re sobre, deux des trois grands et magnifiques albums de photos confectionn�s � partir 1920 par Paul Guillaume, alors marchand d’Andr� Derain, r�pertoriant les toiles du peintre d�pos�es � la galerie, albums introuvables depuis pr�s de trente ans ( du cabinet d’expertise Marc Blondot), pour la pr�sentatioon des deux vitrines se reporter au th�me pr�c�dent des �D�figurations critiques�. A cette occasion sont sortis les premiers billets d’entr�e du Centre con�us par G. C-T.². Les g�teaux distribu�s le jour du vernissage avaient �galement �t� pens�s et faits sp�cialement pour l’occasion, il s’agissaient de cakes en noir et en blanc�.

Partir de gravures d’Andr� Derain accessibles � tout le monde, par l’interm�diaire de reproductions, tir�es d’un livre de poche (L’Enchanteur pourrissant de Guillaume Apollinaire, Po�sie/Gallimard, o� toutes les gravures ne sont pas reproduites), les num�riser � moyenne d�finition, les agrandir �la gravure reproduite de 10 cm atteindra 120 cm� afin de les aggraver, en utiliser directement le motif invers� pour en faire une nouvelle gravure, qui donnera donc une grande reproduction n�gative (le blanc devenant noir), d’une petite gravure de Derain, ou une petite reproduction d’une grande gravure de Derain en n�gatif.

Seize gravures 80 x 120 cm, titr�es n� 1, n� 2, etc., imprim�es en typographie � l’aide de plaques polym�res, sur papier Arches 300g, tirage limit� � 5 exemplaires.

A l’occasion d’une de d’une s�rie d’expositions intitul�e 2 ou 3 choses que je sais d’elle au mus�e d’art moderne et contemporain de Gen�ve, pour la premi�re : L’Hypoth�se du Tableau vol�, d’apr�s le titre d’un film de Raoul Ruiz, il fut command� � G�rard Collin-Thi�baut un carton d’invitation. Ce fut l’occasion pour lui de r�pondre dans le cadre de ses D�figurations critiques, par une s�rie de huit hypoth�ses en image, tir�es d’anciennes illustrations.