Les Sculptures d��me sont des formes d�coup�es en papier fin, semblables � ceux des patrons mod�les des couturi�res et modistes, suspendues dans l�espace, formant de vagues silhouettes de corps ou de v�tements du corps, puis rang�es pli�es entre les pages d�un livre. Ces sculptures d�une discr�tion absolue, inversement proportionnelle � l�effet qu�elles procurent � celui qui les comtemple, marquent d�une fa�on d�finitive, leur propri�taire ; qui doit en effet, commencer par chercher l�ouvrage dans lequel il les range, puis lorsqu�il d�cide de les sortir de leur sommeil, doit d�plier soigneusement les �l�ments qui la composent, dont certains peuvent atteindre alors une taille cons�quente, � �chelle humaine, les suspendre � sa fa�on dans l�espace � l�aide des pinces livr�es avec la pi�ce, pour les laisser revivre quelque temps, puis les replier � nouveau, soigneusement, et les replacer pour un sommeil plus ou moins long dans un nouveau livre, elles peuvent �galement �tre pr�sent�es suspendues par cintre � pinces, � une penderie, mobile ou non, le moment de l�exposition. Un tel dispositif cr�e bien �videmment un rapport tr�s personnel, sorte d�anastomose, de son propri�taire � l��uvre, car enfin, avec un tel proc�d� est-ce encore l��uvre d�un artiste que l�on �tale, ou est-ce l��me du propri�taire ou m�me de l�exposant �donc sa propre �uvre� que l�on d�plie ? La singularit� du rangement fait �voluer celle-ci de fa�on infinie, inattendue. En effet, une Sculpture d��me, rang�e par son possesseur dans un ancien num�ro de Paris Match serait-elle la m�me si elle �tait plac�e dans les Essais de Montaigne par exemple, changerait-elle � nouveau de caract�re, si on la pla�ait ensuite entre les pages du guide P.S.I du logiciel Quark XPress ? Un cahier permet de noter les entr�es et sorties (dates, titre de l�ouvrage, titre du chapitre, page), les dates, lieux de la r�animation, dur�e de la p�riode d�exposition, description du nouvel accrochage, enrichie de photographies, ainsi peut-�tre que la r�daction de quelques r�flexions personnelles venues lors de la p�riode dite de r�animation.Chaque sculpture d��me peut tr�s bien s�adapter � un nouveau propri�taire, � condition toutefois que celui-ci ouvre un nouveau cahier o� figureront tous les nouveaux �tats ; et que l�ancien soit conserv� avec soin ou alors donn� � un organisme sp�cialis�.
Ces Sculptures d��me, silhouettes vagues de l�esprit, patrons des toiles de corps partielles ou provisoires, o� les bourrages de pens�es, � l�endroit m�me des perfections ou inperfections remarqu�es, en renforcent certaines parties, permettent de retrouver les lignes de sens. Les manipuler comporte toutefois un risque que seule une r�ussite � la mesure de chacun peut compenser.
Conseils pratiques :
Assemblage : ouvrir chacun des �l�ments � plat sur une table, en le d�pliant soigneusement, placer les pinces sa partie sup�rieure ; fixer l�ensemble dans l�espace � l�aide de fils discrets. Les laisser tournoyer et fr�mir dans l�espace, � la vitesse des mouvements de l�air qui les entoure, il est conseill� de filmer ce qui pourrait manquer. Une Sculpture d��me peut �tre plac�e devant un miroir, m�me un miroir � trois faces, s�accrocher � une penderie (mobile ou non) � l�aide de cintres munis de pinces. On ne peut que conseiller de ne pas allonger ind�finiment la p�riode de r�animation, replier alors soigneusement, � plat sur une table, les �l�ments, et replacer le tout dans un nouvel ouvrage.
Le m�me mod�le de Sculpture d��me est disponible en plusieurs exemplaires.
Premi�re pr�sentation : exposition La c�r�monie du T, Kitakanto Museum of Fine Arts, Maebashi, Japon (24 sept.-2 nov 1998).
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